Les émotions et les problèmes physiologiques
Plusieurs diront que le psychologique n’a rien à voir avec nos problèmes physiques. Je tente parfois d’expliquer le phénomène, mais je suis tombée sur un livre dont un chapitre entier traite du sujet. Je vous en fais un résumé :Marquis, S. et Houde, E. (1998), Bienvenue parmi les humains. Formation 2000 Inc., 205p. Le Dr Marquis est spécialisé, entre autres, dans le stress et l’épuisement au travail.
Si nous retournons 4 millions d’années en arrière, les humains n’avaient pas un cerveau très développé, donc ils avaient développé comme les autres animaux des mécanismes pour assurer leur survie. Plutôt que de réfléchir, il réagissait (encore beaucoup de gens ainsi de nos jours). Donc lorsque survenait un danger, son cœur s’accélérait pour permettre aux muscles d’avoir l’oxygène et l’énergie nécessaires pour se battre ou pour fuir. De plus, quand ce système se mettait en branle, les autres systèmes se mettaient au repos : la digestion, la sexualité, etc. ce n’est pas le temps de manger, ni de faire des bébés quand on est en danger!
Aujourd’hui, notre cerveau est plus développé et est davantage connecté au reste du corps. Donc une seule pensée peut déclencher les mêmes mécanismes de défense d’il y a 4 millions d’années. Par exemple, il suffit de penser que nous allons avoir un examen et notre cœur se met à battre plus fort, nous transpirons, etc. Cela peut varier d’une personne à l’autre. Nous n’avons plus besoin d’être devant une bête féroce pour activer ces systèmes, nous pouvons être tout simplement couché dans notre lit et penser à notre examen, nos comptes à payer, etc. et notre corps se met en mode défense. Le problème survient lorsque nous entretenons ce genre de pensées de façon continue, que nous ruminons nos problèmes à longueur de journée pendant plusieurs jours, alors notre système digestif se met à ralentir et ne plus être capable de digérer, notre cœur est toujours en mode accéléré, la tension artérielle demeurera élevée et le système immunitaire mis de côté. De façon prolongée, le cœur va se fatiguer, le système artériel sera endommagé par trop de tension et finir par se durcir. Tous les éléments que le sang transporte peuvent se mettre à coller aux parois de nos artères endommagées. Tout dépendant de l’endroit le plus affecté, par exemple, si les vaisseaux du cœur bouchent, ce sera l’angine ou l’infarctus. Si c’est dans la région des cuisses, ce sera une difficulté à marcher, une phlébite, etc. Au niveau digestif, les ulcères peuvent apparaitre, car il n’est plus en mesure de se défendre, quant au système immunitaire qui voit sa fonction diminuée, entraine les cancers, les infections.
Donc le fait de se mettre du stress à vouloir être parfait et d’être aimé proviendrait du fait qu’aujourd’hui c’est la façon que nous avons trouvé pour assurer notre survie. Pourtant nous ne sommes pas en danger de mort si nous échouons un examen, si nous payons nos dettes en retard, etc., mais la réaction intérieure est la même que si nous étions confrontés à une menace de mort.
Donc moral de cette histoire : apprendre à vivre au jour le jour, car nous ne savons pas de quoi sera fait demain et qu’il ne vaut probablement pas la peine de déclencher toutes ces réactions pour quelque chose qui n’arrivera pas. Si elle arrive au moins nous n’aurons pas cumulé toutes les réactions et les problèmes qu’elles suscitent. Cela peut permettre aussi de prendre conscience qu’effectivement nos problèmes sont une addition de stress accumulés avec les années et que ce n’est pas la vieillesse qui en est la cause.