résumé de mon étude pilote : les douleurs lombo-pelviennes chez la femme enceinte

RÉSUMÉ

Selon les études effectuées chez les femmes enceintes, 24.3 à 42.7% d’entre elles connaitront au moins un épisode de mal de dos durant leur grossesse (Wu et al., 2007). De ce pourcentage, 7-20% auront des douleurs persistantes 6 mois suivant l’accouchement (Sabino et Grauer, 2008). Ces douleurs les affecteraient dans leurs AVQs et AVDs, mais peu d’entre elles les rapporteraient à leur médecin. (Sabino, 2008; Wang et al., 2004).

Les maux de dos étant le principal motif de consultation des femmes enceintes en ostéopathie (Pilloud, 2008), il est important que la profession s’y intéresse. Les études recensées n’avaient recours qu’à l’échelle visuelle analogue pour évaluer la douleur (Hensel, Buchanan, Brown et Rodriguez et Cruzer, 2014 ; Aubut, 2008 ; Loeub, 2014) Tous ont obtenus des résultats positifs. Toutefois, un seul outil n’est pas suffisant pour évaluer une variable (Fortin, 2010). La chercheuse a donc opté pour des outils plus spécifiques et sensibles d’évaluation de la douleur, qui est la variable dépendante, pour cette étude, soit les tests de provocation de la douleur :  ASLR, P4, Bridging test et FABER (Sabino et Grauer, 2008). Ces tests sont standardisés, courts et simples à passer (Albert, Godskensen et  Westgaard, 2000).

Cette présente étude visait donc à vérifier les hypothèses suivantes : 1) le traitement ostéopathique soulage les douleurs lombo-pelviennes chez la femme enceinte de façon générale et 2) de façon spécifique selon les tests de provocation et 3) les effets du traitement ostéopathique se maintiennent dans le temps, soit une semaine post-expérimentation. Les tests de provocation étaient cotés avec l’échelle visuelle analogue. La différence minimale cliniquement importante (DMCI) a été déterminée à 15 mm (Ostello et al., 2008). L’étude était randomisée entre un groupe expérimental et un groupe témoin qui ne recevait aucun traitement durant l’expérimentation.

Les hypothèses n’ont pas pu être vérifiées, sauf la troisième partiellement, car avec seulement 22 participantes la puissance statistique n’a pas pu être atteinte. Cette étude  a donc été reconnue comme étude pilote (annexe B). La petite taille de l’échantillon serait, d’ailleurs, le principal biais de cette étude.

Toutefois, les résultats se sont avérés intéressants car, la douleur a diminué selon tous les tests. La chercheuse croit que ceci pourrait s’expliquer par le fait que l’évaluation globale allait vérifier surtout la perception de la douleur et non la nociception. Le groupe expérimental ayant bénéficié de plus d’attention de la part de la chercheuse, contrairement au groupe témoin, cela aurait pu stimuler l’hormone ocytocine qui aurait comme particularité d’augmenter le seuil de douleur. Cet effet serait maintenu à plus long terme lorsqu’une bonne relation est établie avec la thérapeute (Uvnäs-Moberg et Petersson, 2011). De plus, il ne faut pas négliger la possibilité, que le corps lui-même ayant les capacités de s’autoréguler (Trowbrige, 1999), a pu dans ce groupe mieux évoluer dans le temps.

Mots-clés : grossesse, femme enceinte, mal de dos, douleur pelvienne, douleur lombo-pelvienne, douleur lombaire, traitement, ostéopathie, tests de provocation, P4, ASLR, Bridging test et FABER.